Bien que la majorité de nos aliments soient produits par des petits producteurs, nos systèmes agricoles et alimentaires sont dominés par quelques acteurs de l’agrobusiness et de la grande distribution. En se concentrant de plus en plus entre les mains d’un petit nombre de sociétés transnationales qui sont ainsi en mesure d’exercer une influence démesurée sur les politiques et de prendre des décisions clés concernant nos systèmes alimentaires, le pouvoir économique semble l’emporter sur le pouvoir politique. La nature des aliments produits, la manière dont ils sont produits, le lieu où ils sont produits, les personnes qui les produisent et celles qui les consomment sont autant de facteurs pour lesquels nous avons besoin d’instaurer une gouvernance politique afin de restaurer de l’équité.

La mondialisation des systèmes alimentaires et la prolifération des chaînes de supermarchés et d’hypermarchés risquent non seulement de marginaliser et d’appauvrir davantage les petits agriculteurs et les travailleurs agricoles, mais perturbent aussi les circuits traditionnels de commercialisation des aliments locaux, et nous maintiennent, en tant que consommateurs, dans une dépendance certaine vis-à-vis de l’alimentation industrielle.

Si l’ampleur des défis auxquels les systèmes alimentaires doivent faire face ne saura se résoudre par la seule force du Droit, la reconnaissance des droits en lien avec notre nourriture, tel que le droit à l’alimentation et les droits des paysans reconnus par les Nations Unies représentent un levier fondamental pour (re)conquérir notre droit à se nourrir en dignité.

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Le droit à une alimentation adéquate pour tous

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Le droit à l’alimentation est un droit de l’homme reconnu par le droit international. Il protège notre droit à se nourrir dans la dignité, que ce soit en produisant sa propre alimentation ou en l’achetant.

Pour produire sa propre alimentation, une personne a besoin d’une terre, de semences, d’eau et d’autres ressources naturelles. Pour acheter sa nourriture elle a besoin de revenus adéquats et d’un accès au marché.

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La Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans

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La Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales est le fruit d’un combat qui a émergé depuis des communautés paysannes. Il s’agissait pour elles de trouver des remparts face aux violations de leurs droits, et face à l’incapacité du système international dominé par des grandes entreprises transnationales agroalimentaires à assurer une digne subsistance pour tous.

Eprouvé, mais aussi aguerri par des siècles de marginalisation, le monde paysan a su explorer ce champ des possibles et trouver une unité sous la bannière du plus grand mouvement paysan du monde, La Via Campesina. Sous cette bannière et en se regroupant, les paysans ont participé des années durant aux consultations pour « faire remonter » les discriminations subies, mais aussi leurs aspirations à un monde plus équitable et réellement « inclusif ». C’est ainsi, qu’après près de 20 ans de mobilisation, et de six années de négociations au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, en décembre 2018, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la Déclaration sur les droits des paysans avec 33 votes en faveur, 3 votes contre et 11 abstentions.

Prix juste, coût vérité

Quelle valeur
accordons-nous à
notre alimentation ?

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Selon les méthodes de productions agricoles dont elles proviennent, les denrées alimentaires que nous choisissons en tant que consommateur n’ont pas la même valeur nutritive, et leur impact sur le climat est très variable. Surtout, leur prix de vente varie énormément et, en laissant de côté les coûts sociaux et environnementaux, occulte les « externalités négatives », ne reflétant que rarement le réel coût de production.