Le droit à l’alimentation implique que les États fassent en sorte que les politiques salariales ou les filets de sécurité sociale permettent aux citoyens de réaliser leur droit à une alimentation adéquate, et implique que les États créent un cadre permettant aux individus d’utiliser leur plein potentiel, en vue de produire ou de se procurer une alimentation adéquate pour eux-mêmes et leurs familles.
Pour l’ancien rapporteur sur le droit à l’alimentation, Olivier de Schutter, le droit à l’alimentation, c’est:
« Le droit d’avoir un accès régulier, permanent et non restrictif, soit directement ou au moyen d’achats financiers, à une alimentation quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante correspondant aux traditions culturelles du peuple auquel le consommateur appartient, et qui lui procure une vie physique et mentale, individuelle et collective, épanouissante et exempte de peur. »
Le droit à l’alimentation n’est pas un droit à être nourri, mais la garantie du droit à se nourrir, qui ne requiert pas seulement que la nourriture soit disponible mais aussi qu’elle soit accessible. Le droit à l’alimentation est indissociable de la dignité inhérente à la personne humaine et est indispensable de la réalisation des autres droits de l’homme et de la justice sociale. La réalisation de ce droit pour tous requiert donc l’adoption de politiques économiques, environnementales et sociales appropriées, tant au niveau national qu’international.
C’est aux gouvernements nationaux qu’il incombe de garantir le droit à une alimentation adéquate.
Le Luxembourg a ratifié le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et a donc l’obligation de respecter le droit à l’alimentation en n’entravant pas les efforts des individus de se la procurer et en protégeant ses citoyens de la violation de leurs droits par des tiers. Le droit à l’alimentation impose en outre à tous les États des obligations non seulement envers les personnes vivant sur leur territoire national, mais aussi envers les populations d’autres États, car le droit à l’alimentation ne peut être réalisé complètement que lorsque les obligations tant nationales qu’internationales sont respectées.
Faciliter la jouissance du droit à l’alimentation, bien qu’elle n’implique pas forcément l’intervention directe des Etats dans tous les aspects de la chaîne alimentaire, oblige néanmoins les Etats à prendre des mesures pour veiller au bon fonctionnement des marchés privés, ce qui actuellement n’est trop souvent pas le cas.